Le Marathon a eu lieu le 07 avril 2024, c’est le Schneider Electric marathon de Paris. Sauf qu’à la base, ce n'est pas le marathon que je devais faire…
À l’origine, je me suis inscrit pour le Marathon de Metz, qui devait avoir lieu le 08 octobre 2023. C’est parti pour une préparation de 26 semaines. Je suis gonflé à bloc. La prépa se passe bien, je prends beaucoup de plaisir dans mes sorties.
Arrivé à un peu moins de la moitié de la préparation, je reçois un e-mail : le marathon de Metz est annulé ! Ça me met un coup, j’étais tellement motivé pour que mon premier marathon soit celui de Metz. Je me mets à chercher d’autres marathons à plus ou moins une semaine de cette date, pour ne pas avoir un impact trop important sur ma prépa. Je n’en trouve pas qui soit suffisamment proche et qui m’intéresse.
Ce n’est pas grave, ce n’est pas le moment de se démotiver ! Je décide que mon premier sera celui de Paris le 07 avril ! C’est six mois plus tard (donc neuf mois plus tard à la date où j’apprends l’annulation de celui de Metz) ! Je pars sur une préparation vitesse de 12 semaines afin de garder un volume correct et une activité de running.
Cette prépa vitesse terminée, je commence la préparation en vue du marathon du 07 avril 2024. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu, voyons ça.
Il faut savoir qu’en plus de la course à pied, je fais du CrossFit deux fois par semaine. Un sport que j’adore, mais qui rajoute du volume et de la fatigue, en plus du stress mécanique dû à la course à pied.
Préparation
La préparation est prévue pour durer 27 semaines (la 27ᵉ se terminant par le marathon). C’est une longue préparation. J’ai pris beaucoup de plaisir lors de la prépa précédente, je n’ai aucun doute que je serai motivé durant ces 27 semaines. C’est parti !
Lundi 02 octobre, semaine une de la préparation. Tout se passe bien, une séance d’EF (endurance fondamentale, footing), une séance d’endurance de force, et une sortie longue en EF. Malheureusement, la semaine se termine avec une petite blessure à l’ischio-jambier droit au point de boitier.
La semaine deux ne reprend pas, je laisse reposer, je fais quelques exercices excentriques pour aider à la récup, idem pour la semaine 3. Je perds deux semaines dès le début de la prépa. On ne se démotive pas, on reprend à la semaine 4.
Semaine 4 : plus aucune douleur à l’ischio, je reprends doucement. Dès la troisième sortie, une sortie de 60 minutes en EF, je ressens une douleur sous le gros orteil gauche. Pas très grave, je continue et termine la séance. Les deux prochains jours, la douleur ne passe pas. Je me renseigne, ça ressemble à une douleur à l’os sésamoïde. Ça fait peur, je peux rester sans courir plusieurs mois si ça s’aggrave. Je vais voir un médecin du sport. La consigne est claire : plus de courses tant que j’ai une sensation au niveau de l’orteil. Heureusement, il n’y a pas de fracture.
Ça me déprime, je sais que c’est la première blessure et que ça va durer un petit moment. J’arrête la course, bien sûr. Je fais du volume à vélo, je continue mes séances de CrossFit en faisant attention de ne pas appuyer sur la partie qui me fait mal. Et j’annule le programme de préparation. Le début a été tellement chaotique, qu’il me faudra un nouveau programme quand je pourrai recommencer.
Cette blessure m’aura arrêté deux semaines, ce n'est pas énorme. Sur les conseils de mon podologue, je prends des chaussures adaptées par rapport à ma douleur. Je peux reprendre une prépa. Il me reste 21 semaines. C’est parti pour une préparation 21 semaines !
Spoiler : je n’ai plus eu de blessures pour les 21 semaines suivantes.
Semaine 1 à 4
Semaine 1 à 3, tout se passe bien, il ne fait pas très froid dehors, on a un automne plutôt clément dans l’est de la France. Pas mal de pluie, mais ça ne me décourage pas, au contraire, ça forge le mental :)
Semaine 4 un peu compliquée. Elle commence par un rhume et de la fièvre.
- Le mardi, je suis à Paris pour le travail, donc je ne peux pas courir ;
- le vendredi, je pars à 4h le matin pour aller en week-end à Londres avec mon mari et de la famille ;
- mon programme est simple :
- lundi course à pied + CrossFit
- mercredi : course à pied
- jeudi course à pied
- dimanche matin à Londres : course à pied
Mais, j’ai oublié mon matos pour courir le dimanche. Pas le choix, je veux faire la dernière séance de 40 minutes. Je rentre de Londres dimanche soir à 22h30. À 23h, je me retrouve dehors à courir pour finir ma semaine. Encore malade, un mal de gorge qui arrive et je suis fatigué, mais on continue, on ne lâche rien ! Je cours doucement, je ne force pas, ce n'est pas le moment de se blesser.
La semaine 5 est une semaine de récupération (uniquement des courses de 30/35 minutes), ça tombe bien, je suis encore malade ! J’ai mal à la gorge et une fin de rhume. Surtout, j’ai une dette de sommeil dû à mon week-end à Londres et je dois l’avouer, quelques excès.
Semaine 6 à 16
La préparation suit son chemin, tout se passe bien. Beaucoup de plaisir sur les séances. Des sorties longues qui commencent à bien porter leur nom avec les 2h30 de sortie. S'il y a deux ans, quand j’ai commencé à courir, on m’aurait dit qu’à l’entrainement, je ferai bien plus qu’un semi par semaine sans n’avoir aucune douleur ni aucune courbature ! Je ne l’aurais pas cru.
Semaine 17 à 21
C’est la fin de la préparation ! Il est temps en semaine 18 de faire LA séance test :
- 75 minutes en endurance fondamentale (en mode footing donc) ;
- 30 minutes à allure Marathon (5’40 au kilo)
- 2 min lent
- 30 minutes à allure Marathon (5’40 au kilo)
- 2 min lent
- 10 minutes en endurance fondamentale
J’ai posé un jour de congé pour cette séance. Je voulais m’y préparer comme le jour J. C’est-à-dire réveil, petit déjeuner, préparation et départ !
J’appréhendais un peu cette séance. Mais, tout c’est très bien passé. J’étais en contrôle du début à la fin. À la fin des 75’ en EF, il est temps de démarrer les 30’ en allure marathon. Manque de chance, j’attaque ces 30’ par deux grosses côtes d’environ 500m chacune. C’est bien, ça va mettre à l’épreuve les jambes, si je tiens l’allure, c'est bon signe. Je la tiens ! Bref, une séance menée d’une main de maitre, je suis satisfait, ça me rassure pour le jour J.
Quelques chiffres pour cette séance :
- temps de course : 2h30 ;
- distance : 24.90km ;
- fréquence cardiaque moyenne : 156bpm ;
- D+ :138m.
Ensuite les semaines 20 et 21 ce sont les semaines d’affutage : on baisse drastiquement le volume, priorité au repos avant la course !
Je fais une dernière séance de CrossFit deux semaines avant la course, on fait du Back Squat, ça tabasse les jambes ! J’entre deux semaines en affutage, c’est parti pour le repos.
Arrivée à Paris la veille
Départ à 06h30 le samedi matin pour rejoindre Paris le plus tôt possible (2h40 de route) afin de ne pas attendre 3h dans la file pour la récup du dossard.
On arrive, il y a déjà beaucoup de monde, on arrive à 9h45 dans la file et on rentre à 10h15 dans le salon pour récupérer le dossard. Tant mieux, pas de longues attentes debout. Après avoir récupéré le dossard, on se balade une petite heure dans le salon pour regarder un peu les stands.
Une fois sortie du salon, on se dirige vers la voiture et on va faire un peu les boutiques pendant 2h l’après-midi.
Le soir, on va diner, des Gnocchi et du riz pour moi. On mange assez tôt (18h) pour pouvoir rentrer à l’hôtel tôt et pouvoir se poser. La journée a commencé tôt et était tout de même fatigante.
Couché à 22h30, réveil à 6h30, j’ai globalement bien dormi. Quelques réveils, mais pas très longs.
Le jour J
Arrivée av des Champs-Élysée
Je ne m’échauffe pas, à quoi bon, j’ai 42km pour le faire. :p
Je suis dans le SAS vert, sub 4h00. J’entre dans le SAS très en avance (30’ avant le départ). Ça me permet de profiter de l’ambiance qu’il y a et de me concentrer.
Je pars à l’heure, c’est le début du Marathon que je prépare depuis si longtemps !
Mon mari et un ami sont 200m après le départ pour les premiers encouragements ; ça fait plaisir. L’ambiance est folle !
Kilomètre 1 à 21
Les premiers kilomètres se passent très bien. Je tiens l’allure cible, 5’40, sans aucun souci. Je ne suis pas du tout essoufflé, je me sens bien.
Vers le 10ème, je remarque que la montre commence sérieusement à dévier des panneaux qui indiquent les kilomètres. Au moins 100/200m par rapport au réel. Je décide de passer de l’allure 5’40 à environ 5’35 pour tenir l’objectif final. Je me sens très bien, ça devrait donc le faire.
Et effectivement du 10ème au 21ème je me sens en forme, en plein contrôle de ma course. Une douleur aux pieds, mais j’ai l’habitude, ils m’ont toujours fait mal.
Je m’arrête au 21ème pour faire une pause pipi, j’en profite pour avoir mon mari au téléphone. Il me dit qu’il sera au km 26 pour me donner une flasque de 500ml pour remplacer la mienne. Ça me reboost, je sais que je vais voir mes proches dans 30 minutes.
Je repars de ma pause pipi, bien en forme, je continue de profiter de cette ambiance de folie !
Kilomètre 22 à 42
J’arrive à proximité du lieu de rencontre avec mon mari, il est au km 26, en face de la cathédrale notre Dame.
L’ambiance est là, je me sens très bien. Difficile d’imaginer ce qui va se passer dans à peine quelques minutes seulement.
Je regarde les spectateurs et là, je le vois, il m’encourage et me tend la flasque. Je continue tout se passe bien, on est au kilomètre 27.
Et là tout bascule, je me sentais bien, mais d’un coup un début de crampe à la jambe. Je trouve ça bizarre. Quelques secondes après, ça s’intensifie très vite, je suis obligé de m’arrêter et de marcher. Je marche 1 ou deux minutes et je reprends. Ça tient, mais pas longtemps, quelques minutes plus tard de nouvelles crampes et je marche à nouveau.
Je vais garder ce rythme jusqu’au bout, alternant de la marche et de la course, je me suis pris le mur, le mur musculaire au 27ème. Jamais je n’aurais imaginé qu’en une seconde tout puisse basculer. J’étais si bien, en plein contrôle et là, c'est le drame !
Les kilomètres 35 à 41 ont été vraiment difficiles. Le moral qui baisse, les crampes qui sont très douloureuses, mais je continue, je ne regarde plus mes temps. L’objectif est de le finir !
Arrivé au km 41 je marche, je m’arrête et mets les mains sur mes genoux. Que c’est dur ! Merci au spectateur qui me dit “vas y bobo, courage, t’es à la fin, ne t'arrête pas”. Ça me booste pour redémarrer (oui j’avais bobo marqué sur mon dossard pour le prénom).
Arrivé au km 42, il y a du monde qui encourage à l’arrivée sur la finish line que je commence à avoir en vue, je vais le finir ce marathon !
Conclusion
L’objectif était de finir le Marathon en 3h57. je l’ai finalement fini à 4h36, ce qui est très très loin de l’objectif.
Le principal pour moi était de le terminer, c’est chose faîte. Car oui, j’ai eu un doute sur le fait de pouvoir, physiquement, atteindre la ligne d’arrivée.
Je considère que c’est un petit échec parce que je voulais le faire en moins de 4h, mais la victoire de l’avoir terminé est là. Pour le moment, je vais me mettre un peu au trail (et au renfo !!) et je reviendrai sur cette distance d'ici à 2 ans, je pense.
En tout cas la principale victoire a été cette préparation faîte sans aucune séance ratée et avec tellement de plaisir que ça me manque déjà !